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Le cirque

Par Courtin dans la catégorie

Les affiches du film:

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Le résumé du film:

FICHE TECHNIQUE

Titre original The Circus
Réalisation et scénario Charles Chaplin
Musique Chanson Szuing Little Girl écrite, composée et interprétée par Charles Chaplin (introduite en 1969)
Production Chaplin-United
Durée 70 min
Langue Muet
Procédé images Noir et blanc
Pays USA
Date 1928
Genre Burlesque
Interprétation Charlot le vagabond (Charles Chaplin) – Merna l’écuyère (Merna Kennedy) – le directeur du cirque(Allan Garcia) – Rex, le funambule (Harry Crocker) – le vieux clown (Henry Bergman) – le magicien (George Davis) – le pickpocket (Steve Murphy) – le régisseur (Stanley Isanford)

Résumé

Accusé d’un vol qu’il n’a pas commis, poursuivi par un policier immense, un petit homme aux allures de vagabond aboutit dans un cirque. Là, il fait rire le public… et rencontre une écuyère au regard langoureux. Mais la belle n’a d’attention que pour le funambule du spectacle… Comme il se doit, le petit homme est aussi maladroit que malchanceux. Constamment affamé, il est en butte à l’insolence des nantis. Pourtant, il sait se montrer malin. Et, dès que la femme apparaît, tout le monde comprend qu’il ne sera que « ver de terre amoureux d’une étoile ». En 1969, Charles Chaplin a fait ajouter une chanson à son film muet de 1928. (Source : Cinégamin)

Pour voir quelques images du film:clique sur le lien ci-dessous:

http://www.cinetrafic.fr/film/10960/le-cirque

 

Il y a 100 ans , Charlot commençait à tourner pour le cinéma, clique sur le lien ci-dessous pour voir les infos de france 2 du vendredi 7 février :

Pour écouter la chanson du film clique sur le lien suivant :

http://www.youtube.com/watch?v=byMwSxarr6c

100ans de cinéma

 

La vie Charlie Chaplin

1. Son enfance à Londres

Charles Spencer CHAPLIN est né le 16 avril 1889 dans un quartier pauvre de Londres. Il est fils d’un chanteur et d’une chanteuse de Music Hall, et a un frère nommé Sidney, de 4 ans son aîné.
Leur père, alcoolique les quitte et meurt quelque temps après ; alors que Charles n’est encore qu’un enfant. Leur mère, Hannah, les élève donc seule. Mais une laryngite lui fait perdre sa voix et donc son emploi.
La famille Chaplin entre alors dans une période très difficile et doit faire face à une grande pauvreté. Peu à peu Hannah est gagnée par la folie et sera internée à de nombreuses reprises. Ces deux fils sont alors confiés à la Poor School de Hanwell, un orphelinat situé dans les faubourgs de Londres.

Dés qu’il le peut, Sidney s’engage sur un bateau. Charles, de son côté occupe différents emplois. Après un an et demi de séparation, les deux garçons retrouvent leur mère et reprennent leur existence précaire. Mais Hannah replonge dans la folie et ses fils sont de nouveau placés en foyer.

2. Les premiers gags

En 1898, après son 10e anniversaire, Charlie Chaplin entame une carrière d’artiste professionnel qu’il ne quittera plus. Il se fait engager dans une troupe de music-hall d’enfants et apprend les arts de la scène. Il obtient ainsi quelques petits rôles aux théâtres qui lui permettront de subvenir à ses besoins et à ceux de sa mère.
En 1906, Sidney est de retour à Londres et les 2 frères mettent au point un sketch comique.
Charles se fait embaucher dans un sketch qui raconte les aventures de jeunes garçons. Dans l’un de ses numéro les plus réussis; il parodie Dick Turpin, un bandit : c’est alors qu’il créa sa célèbre démarche, une jambe levée de côté, l’autre servant de point d’appui pour tourner à angle droit.

Fred KARNO, patron d’une troupe ambulante, remarque les frères et engage Sidney, puis un an plus tard (1907) Charles Spencer. Karno était le plus grand imprésario de sketches. Il possédait un talent pour inventer des gags, pour régler le rythme d’un sketch et Charlie Chaplin apprit beaucoup de ce maître.
” Un jour, raconte F. Karno, Sid arrive accompagné d’un jeune garçon chétif, pâle et triste, sans plus. Je dois dire qu’au premier moment, il me parut trop timide pour faire quoi que ce soit de bon sur la scène, spécialement dans les spectacles de bouffonnerie dont je m’étais fait une spécialité. “.
La troupe voyage ; en 1911, tournée au Canada et Etats-Unis et en 1913, nouvelle tournée aux Etats-Unis. En quelques semaines, Charles devient la vedette des troupes de Karno.

3. Les débuts au cinéma

Kessel, l’un des propriétaires de la compagnie Keystone (maison de production) remarque Charlie Chaplin dans l’un des spectacles donnés par la troupe Karno, dans un Music Hall à New York. Il cherche à l’engager et y parvient fin 1913. Chaplin abandonne la troupe à Los Angeles dans laquelle Stan Laurel reprendra son rôle.
Commence alors une carrière cinématographique de plus d’un demi siècle (1914-1967), au cours de laquelle il tourne entre 1914 et 1922, 70 courts et moyens métrages, puis entre 1923 et 1967, 10 longs métrages.
Ses débuts au cinéma se font dans ” Pour gagner sa vie “ (= Making a living de Henry Lehrman).
La même année (1914), C. Chaplin interprète plus de 30 films pour la Keystone ; à l’exception des premiers de la série, réalisés par Mack Sennett, il en signe le scénario et la réalisation. C’est déjà, que le personnage de Charlot s’impose comme une nouvelle entité du burlesque et sa silhouette, en quelques saisons, sera connu du monde entier.

En 1915-16, C. Chaplin réalise 14 films pour la compagnie Essanay (il a quitté les studios de la Keystone pour ceux de la Essanay le 2 janvier 1915 avec un contrat à 1250$ la semaine et une prime d’engagement de 10 000$).
A cette époque, Chaplin allait connaître une ascension

Jean Mitry divise ces 14 films en 4 groupes :

1) Le burlesque pur issu de M. Sennett (Charlot fait la noce, Charlot dans le parc, Charlot veut se marier) ;
2) Le ballet comédie bouffe, organisant une suite burlesque (Charlot à la plage, Charlot marin) ;
3) La parodie ballet, avec satire d’un milieu (Charlot boxeur, Charlot débute), satyre de comportement (Mam’zelle Charlot) ou satyre de genre (Charlot joue Carmen) ;
4) L’ironie sentimentale et la satire sociale (Charlot vagabond, Charlot cambrioleur), et partiellement (Charlot au music hall, Charlot apprenti, Charlot à la banque).

Très vite, il met au point un style de mise en scène : prédominance des plans larges, avec parfois un raccord dans l’axe pour insérer un gros plan de visage, peu de mouvements d’appareil. Chaplin a ensuite peu varié ce style, se montrant ainsi un cinéaste en dehors des modes.
La fulgurante popularité acquise pendant la première période de cette carrière lui permet de jouir d’une indépendance à l’égard des systèmes de production.

4. Un cinéaste indépendant

Charlie Chaplin fait immédiatement construire son propre studio, d’où sortirons ses meilleurs courts et moyens métrages, comme Une vie de chien (1918), Idylle aux champs (1919), et surtout Charlot soldat (1918) et Pèlerin (1923).

En 1916-17, C. Chaplin réalise 12 films pour la compagnie Mutual Film Corporation.
Parmi ces films : Le policeman, La cure, L’émigrant et Charlot s’évade.
Chacun des films de cette série est situé dans un milieu particulier et décrit avec soin. Le décor et les personnages secondaires y tiennent une grande place…
” Ainsi naît, note P. Leprohon, ” l’univers de Chaplin “.
La pantomime (art de s’exprimer par les gestes, les attitudes corporelles sans recourir au langage) dansée (Charlot patine…) tient une grande place dans la série des Mutual.
Ses méthodes de travail semblent véritablement révolutionnaires. Il fait plusieurs prises pour un même plan jusqu’à être entièrement satisfait de son travail : ce qui était rare à l’époque. En témoignent, les milliers de mètres de rushes datant de cette période.
Dans les films réalisés pour la Mutual, les gags de Charlie Chaplin gagnent en complexité et en sophistication. Dans une scène du Machiniste, il porte sur le dos des quantités de chaises en bois qui le métamorphose en porc-épic. Dans Charlot patine, il déploie un comique virtuose en faisant preuve d’incroyables dons de patineur.

De 1918 à 1922, C. Chaplin réalise 8 films pour la compagnie First National. Il rencontre une actrice de 16 ans, Mildred Harris qu’il épouse quelques mois plus tard. Le mariage est voué à l’échec et en novembre 1920, le divorce sera prononcé.

Par ailleurs, Chaplin est dorénavant son propre producteur, il construit son studio. Il réalise successivement 3 œuvres maîtresses : Une vie de chien, Charlot soldat et L’Idylle aux champs.
Une vie de chien annonce The Kid où la caricature s’efface devant la gravité, où la comédie devient drame. Film ” sérieux “, selon le mot de Chaplin, témoignage sur son enfance malheureuse, mais aussi cri de révolte contre l’humiliation et contre la misère, le Kid est l’occasion d’un voyage triomphal en Europe, et d’une sorte de pèlerinage dans le Londres de son enfance.
Avec Charlot soldat, Chaplin ose s’attaquer au thème de la guerre situant l’action sur le front occidental. Chaplin donne la preuve qu’une comédie est d’autant plus forte qu’elle frôle le registre tragique. Les horreurs de la guerre (la vie dans les tranchées, les dangers, les privations) deviennent motifs à rire.
Pour la First National, Chaplin tourne encore Jour de paye et Le pèlerin.

Chaplin a terminé son contrat avec la First National et peut se consacrer à la ” United Artists Corporation ” qu’il a fondée en 1919 avec M. Pickford, D. Fairbanks et D.W. Griffith.
L’opinion publique est le premier des 8 films qu’il réalise pour United Artists ; il ne remportera qu’un succès relatif aux Etats-Unis.
L’United Artists était un regroupement de réalisateur et de personnes jouant un rôle dans le cinéma. Ils se rebellaient contre le système de distribution cinématographique qui menaçait de constituer un monopole. L’United Artists s’associa pour distribuer eux-mêmes leurs films.

En revanche, La ruée vers l’or est triomphal. C. Chaplin consacre plus d’un an (de janvier 1924 à mai 1925) à sa réalisation. L’originalité du film tient surtout dans un mélange constant et intense de comique et de tragique. La beauté visuelle du film, l’opposition des noirs et des blancs, ont été également fréquemment remarqués.
La ruée vers l’or a été réédité par Chaplin, dans une version sonorisée, en 1942. Lita Grey avait été retenu pour le premier rôle féminin. On appris qu’elle était enceinte et se maria avec Charlie Chaplin. Elle donna naissance à deux fils : Charles Spencer (1925) et Sydney Earle (1926).

La réalisation du Cirque, entreprise en octobre 1925, est interrompue par le divorce de Chaplin d’avec Lita GREY, lequel sert de prétexte à diverses ligues familiales américaines pour accuser Chaplin et ses films d’immoralisme et d’anarchie. Chaplin ne finira son film qu’en octobre 1927. Celui-ci est projeté en janvier 1928, c’est à dire après les débuts du cinéma parlant (1927). Boudé et critiqué aux Etats-Unis, le film reçoit un accueil enthousiasme en Europe.
Le cirque est l’un des films les plus amers de Chaplin.


5. Le parlant

Tandis que Chaplin travaille sur le cirque, le cinéma connait le parlant. Les studios doivent réunir des fonds supplémentaires pour investir dans des équipements sonores. Les stars se sentent menacées si leur voix et leur diction ne correspondent pas avec le sonore.
Chaplin ne veux pas risquer de perdre une partie de ses spectateurs (qui appréciaient le pantomime) en passant au parlant. De plus ses films étaient projetés dans le monde entier et le sonore réduisait le nombre de spectateur à ceux qui comprenaient l’anglais. Il se lance donc en 1928 dans la préparation d’un nouveau muet Les lumières de la ville.

Pour beaucoup, Les lumières de la ville est le plus beau de ses films. Comme dans La ruée vers l’or, le comique et le tragique y sont étroitement unis. C’est un film qui relève du muet sur le plan dramatique mais est néanmoins un film sonore : la partition de musique, signée Chaplin, y tient un rôle important.

En 1931, C. Chaplin bouleverse le public avec Les lumières de la ville.
G. Sadoul dira : ” Il est le semblable, le frère de millions d’hommes frappés par le chômage (…), menacés de perdre, avec leurs moyens d’existence, leur foyer, leur amour “…

Mais la crise, le krach financier ont atteint aussi le cinéma. United Artists chancelle. C. Chaplin doit s’occuper de la diffusion de son film en Europe. Il s’y rend, séjourne à Londres où il est accueilli triomphalement et rencontre de nombreuses personnalités.
La Grande-Bretagne est la première étape d’un long voyage autour du monde.
De retour à Hollywood en mai 1932, C. Chaplin dicte un récit de ce voyage, puis il commence à travailler aux Temps modernes. Le film est achevé en 1935. Il suscite d’âpres polémiques. La presse du groupe Hearst, aux Etats-Unis, attaque violemment Chaplin. En Allemagne nazie, le film est interdit. A Paris, à Londres, à Moscou, il triomphe.
Après son retour en Amérique, Chaplin épouse une jeune starlette, Paulette Goddard. Il la fit jouer dans ses deux prochains films.

Aux Temps modernes, doit faire suite Napoléon, un vieux projet. Mais c’est Hitler, au pouvoir depuis 1933, et de plus en plus menaçant, qui devient tout naturellement le sujet du nouveau film de Chaplin. Quand en 1939, il annonce qu’il tourne ce film, il l’objet de menaces des milieux américains pro-allemands et/ou pro-nazis. Les isolationnistes, forts actifs, manifestent aussi, leur opposition au film. Lorsque Le dictateur est présenté à New York, le 15 octobre 1940, il est violemment attaqué par la presse conservatrice.
Le FBI s’acharne contre Chaplin. Ils veulent trouver une preuve de ses liens avec le Parti Communiste.
Après l’entrée en guerre des Etats-Unis, en décembre 1941, l’opinion démocratique américaine se mobilise pour obtenir l’ouverture d’un second front en Europe. Le 22 juillet 1942, cette campagne culmine par un grand meeting au Madison Square Garden. C. Chaplin y intervient sous la forme d’un discours qu’il téléphone de Hollywood et que les hauts parleurs amplifient.

En 1943, C. Chaplin épouse Oona O’Neil (elle sera sa compagne jusqu’à la fin de ses jours) et commence à préparer Monsieur Verdoux. Sur un thème qu’il définit ainsi : ” Le crime est la continuation des affaires, par des méthodes différentes “, il réalise un film d’humour noir qui va déconcerter le public lors de sa sortie en 1947.

Le film, plus encore que les précédents, suscite des polémiques aux Etats-Unis. L’American Legion (anciens combattants), la ligue morale appellent au boycott. Des villes interdisent sa projection.
“Film scandaleux, immoral”, lit-on dans la presse qui rappelle que Chaplin avait déjà était accusé d’amoralité avant la guerre, lors de ses divorces. Mais il y a plus, il est aussi présenté comme un ennemi de la société, un ” rouge “.

Le maccarthysme commence à exercer ses ravages à Hollywood. En 1949, Chaplin, convoqué par la Commission des activités non-américaines, s’abstient de comparaître ; il répond par un télégramme avec ses mots : ” Je suis un fauteur de paix “.
Il rédige le scénario de Limelight dont il entreprend la réalisation en 1951. La première du film a lieu le 16 octobre 1952 à Londres. Chaplin veut se fixer en Europe.


6. L’adieu à l’Amérique

En 1953, Chaplin et sa famille (il aura 8 enfants avec Oona)ne trouvant refuge ni en Amérique, ni en Angleterre, s’installent en Suisse. En 1954, il reçoit le prix international de la paix, attribué par le Conseil mondial de la paix.
Il travaille au scénario de Un roi à New York (1956-57). C’est la première tentative du cinéaste pour montrer l’injustice de la chasse aux sorcières dans l’Amérique de la guerre froide.

De 1958 à 1963, Chaplin vit retirer à Corsier-sur-Vevey (Suisse) et rédige ses mémoires, publiés à Londres en 1964 : Histoire de ma vie = My Autobiography
En 1965-66, il tourne son dernier film, La comtesse de Hong Kong avec Marlon Brando et Sophia Loren.

En 1966, Chaplin prépare ” The Freak “ qui ne sera pas réalisé.
En 1972, il reçoit un Oscar à titre exceptionnel (Hollywood).
En 1975, à Londres, il est fait commandeur de l’ordre de l’empire britannique par la reine et devient ainsi Sir Charles Spencer Chaplin.

C. Chaplin ne cesse pas toute activité cinématographique. Après celle du Cirque et du Kid, il met au point la version sonore de L’opinion publique ; il en écrit la musique.

La santé de Chaplin s’altère et meurt dans la nuit de Noël 1977.