Voici les poésies du mois de Novembre. Il faudra en choisir une, la copier pour vendredi 6 novembre et l’apprendre pour mercredi 18 novembre. Bonne lecture!
Conseils donnés par une sorcière
(A voix basse, avec un air épouvanté, à l’oreille du
lecteur.)
Retenez-vous de rire
dans le petit matin !
N’écoutez pas les arbres
qui gardent les chemins !
Ne dites votre nom
à la terre endormie
qu’après minuit sonné !
A la neige, à la pluie
ne tendez pas la main !
N’ouvrez votre fenêtre
qu’aux petites planètes
que vous connaissez bien !
Confidence pour confidence !
vous qui me consultez,
méfiance, méfiance !
On ne sait pas ce qui peut arriver.
Jean Tardieu
Pour devenir une sorcière,
À l’école des sorcières
On apprend les mauvaises manières
D’abord ne jamais dire pardon
Être méchant et polisson
S’amuser de la peur des gens
Puis détester tous les enfants
À l’école des sorcières
On joue dehors dans les cimetières
D’abord à saute-crapaud
Ou bien au jeu des gros mots
Puis on s’habille de noir
Et l’on ne sort que le soir
À l’école des sorcières
On retient des formules entières
D’abord des mots très rigolos
Comme « chilbernique » et « carlingot »
Puis de vraies formules magiques
Et là il faut que l’on s’applique.
Jacqueline MOREAU
Les deux sorcières
Deux sorcières en colère
Se battaient pour un balai.
– C’est le mien, dit la première,
Je le reconnais !
– Pas du tout, répondit l’autre,
Ce balai n’est pas le vôtre,
C’est mon balai préféré,
Il est en poils de sanglier
Et je tiens à le garder !
Le balai en eut assez,
Alors soudain il s’envola
Et les deux sorcières
Restèrent
Plantées là !
Corinne ALBAUT
AU MARCHE DES SORCIERES
(extrait)
Au marché des sorcières,
On vend de tout un peu,
De verts crapauds baveux
Et des noeuds de vipères ;
On vend des basilics,
À l’oeil fixe et glacé
Sous leur lourde paupière,
Des chèvres, des aspics,
Des onguents mystérieux.
Au marché des sorcières,
On vend de gros chats noirs
À queue blanche, à l’oeil bleu,
Aux moustaches de feu
Qui s’allument le soir,
Et des chauves-souris
S’agrippant aux cheveux
Chaudrons ! Chauds, les chaudrons !
Les plus vieux, les plus laids !
Voyez mes prix !
Qui n’a pas son balai ? (…)
Jacques CHARPENTREAU
La soupe de la sorcière
Dans son chaudron la sorcière
Avait mis quatre vipères,
Quatre crapauds pustuleux,
Quatre poils de barbe-bleue,
Quatre rats, quatre souris,
Quatre cruches d’eau croupies.
Pour donner un peu de goût
Elle ajouta quatre clous.
Sur le feu pendant quatre heures
Ça chauffait dans la vapeur.
Elle tourne sa tambouille
Et touille et touille et ratatouille.
Quand on put passer à table
Hélas c’était immangeable.
La sorcière par malheur
Avait oublié le beurre.
Jacques Charpentreau