Chaque enfant devra choisir une poésie et la réciter pour le 10 avril.
Au creux d’un coquillage
Que vienne l’heure claire
Je cueillerai la mer
Et je te l’offrirai.
Y dansera le ciel
Que vienne l’heure belle.
Y dansera le ciel
Et un vol d’hirondelle
Et un bout de nuage
Confondant les images
En l’aurore nouvelle
Dans un reflet moiré
Dans un peu de marée
Dans un rien de mirage
Au fond d’un coquillage.
Et te les offrirai.
Esther Granek,
Je cours après mon ombre, 1981
Forte mer
Devant le bateau immobile
Quelqu’un qui attend
C’est le port qui bouge
Il fait trop de vent
le niveau de l’eau change
tant la mer est lasse
tout devient plus grand
Le marin qui passe arrive en retard
D’où vient l’air qu’il a
Et sa tête basse
tout l’équipage est dans les mâts
Un oiseau s’efface
Sur le ciel plus plat
Tout le monde a peur
Quand la casquette l’air et les nombreux visages
le vent a tout mêlé dans un même nuage.
Pierre Reverdy
Il n’y a que la mer (extrait)
Vague après vague va la mer,
De mer en mer tangue inlassable,
sans virer de cap aux amers
au large de l’inconnaissable
Une étoile sur les épaules
Et la voilure offerte au vent,
au vent mouillé, venu des pôles
Chanter l’aventure aux vivants.
Elle roule dans sa mouvance
On ne sait qui, on ne sait quoi ;
Car rien n’efface les pourquoi
flottant sur l’écume en partance.
Puis la mer poursuit son chemin,
Brasse après brasse, jamais lasse,
Elle pose sa longue main
Sur les chemins qu’elle dépasse.
Vague après vague va la mer
Vers l’incertaine latitude
Où fleurit l’algue solitude ;
Vague après vague….va la mer.
Pierre Osenat
L’aventure
Les mâts qui se balancent
dans ce grand port de la Manche
n’emporteront pas l’écolier
vers les îles des boucaniers
jamais, jamais, jamais
il n’eut l’idée de se glisser
à bord du trois – mâts qui s’élance
vers le golfe du Mexique
il le suit sur la carte
qui bellement se déplace
avant les longitudes
vers Galveston ou Tampico
il a le goût de l’aventure
l’écolier qui sait regarder
de si beaux bateaux naviguer
sans y mettre le pied
sans y mettre le pied
Raymond Queneau
Oiseaux de mer
Mouettes, gris et goélands,
Mêlent leurs cris et leurs élans.
Leur vol fou qui passe et repasse,
Tend comme un filet dans l’espace.
Mouettes, goélands et gris,
Mêlent leurs élans et leurs cris.
Holà ! Ho ! du coeur à l’ouvrage !
La mer grossit.
Proche est l’orage.
Mouettes, goélands et gris,
Mêlent leurs élans et leurs cris.
Jean Richepin.
A vol d’oiseau
Où va-t-il, l’oiseau sur la mer ? Il vole, il vole… A-t-il au moins une boussole ?
Si un coup de vent Lui rabat les ailes, Il tombera dans l’eau Et ne sait pas nager.
Et que va-t-il manger ? Et si ses forces l’abandonnent, Qui le secourra ? Personne.
Pourvu qu’il aperçoive à temps Une petite crique ! C’est tellement loin l’Amérique…
Michel Luneau
Dit de la mer
Si vous croyez que ça m’amuse
Dit la mer
D’avoir toujours à me refaire
– Un point à l’endroit, un point à l’envers –
Un pas en avant, un pas en arrière.
Moi qui aimerais tant aller cueillir des coings
A Tourcoing
Me bronzer dans la neige
A Megève
Hélas pas moyen de fermer boutique
J’ai trop de sprats j’ai trop de pra
Trop de pratiques
Mais comme elle a des cailloux plein la bouche
Personne ne comprend rien
A ce que raconte la mer.
Jean Rousselot