Chaque enfant devra choisir une poésie et la réciter pour le 31 mai.
Le cerf-volant
Soulevé par les vents
Jusqu’aux plus haut des cieux,
Un cerf-volant plein de superbe
Vit, qui dansait au ras de l’herbe,
Un petit papillon, tout vif et tout joyeux.
– Holà ! minable animalcule,
cria du zénith l’orgueilleux,
Ne crains-tu pas le ridicule ?
Pour te voir, il faut de bons yeux
Tu rampes comme un ver…
Moi je grimpe je grimpe
Jusqu’à l’Olympe,
Séjour des dieux.
– C’est vrai, dit l’autre avec souplesse,
Mais moi, libre, à mon gré,
je peux voler partout,
Tandis que toi, pauvre toutou,
Un enfant te promène en laisse.
Jean-Luc Moreau
Liberté
Prenez du soleil
Dans le creux des mains,
Un peu de soleil
Et partez au loin!
Partez dans le vent,
Suivez votre rêve ;
Partez à l’instant,
La jeunesse est brève !
Il est des chemins
Inconnus des hommes,
Il est des chemins
Si aériens !
Ne regrettez pas
Ce que vous quittez.
Regardez, là-bas,
L’horizon briller.
Loin, toujours plus loin,
Partez en chantant !
Le monde appartient
A ceux qui n’ont rien.
Maurice Carême
Vent
Vent qui rit,
Vent qui pleure
Dans la pluie,
Dans les coeurs;
Vent qui court,
Vent qui luit
Dans les cours,
Dans la nuit;
Vent qui geint,
Vent qui hèle
Dans les foins,
Dans les prêles;
Dis-moi, vent
Frivolant,
A quoi sert
Que tu erres
En sifflant
Ce vieil air
Depuis tant,
Tant d’hivers ?
Maurice Carême
Le pêcheur
L’homme est en mer. Depuis l’enfance, matelot,
Il livre au hasard sombre une rude bataille.
Pluie ou bourrasque, il faut qu’il sorte, il faut
qu’il aille,
Car les petits enfants ont faim. Il part le soir,
Quand l’eau profonde monte aux marches du
musoir.
Il gouverne à lui seul sa barque à quatre voiles.
La femme est au logis cousant les vieilles
toiles,
Remaillant les filets, préparant l’hameçon,
Surveillant l’âtre où bout la soupe de poisson,
Puis priant Dieu sitôt que les enfants dorment.
Lui, seul, battu des flots qui toujours se
reforment,
Il s’en va dans l’abîme et s’en va dans la nuit.
Dur labeur! Tout est noir, tout est froid; rien ne
luit.
Victor Hugo
En sortant de l’école
En sortant de l’école
Nous avons rencontré
Un grand chemin de fer
Qui nous a emmenés
Tout autour de la Terre
Dans un wagon doré
Tout autour de la Terre
Nous avons rencontré
La mer qui se promenait
Avec tous ses coquillages
Les îles parfumés
Et les saumons fumés.
Au-dessus de la mer
Nous avons rencontré
La lune et les étoiles
Sur un bateau à voiles
Partant pour le Japon
Et les trois mousquetaires
Des cinq doigts de la main
Tournant la manivelle
D’un petit sous-marin
Plongeant au fond des mers
Pour Chercher des oursins.
Jacques Prévert