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Les journalistes lauréats du prix Albert-Londres s’associent avec notre lycée : “les élèves veulent comprendre ce qu’il se passe dans le monde”

Par Ingrid Peron dans la catégorie actualités, Non classé

Le lycée Pierre Bayle de Sedan et l’association du prix Albert-Londres ont noué un partenariat sur deux ans. L’objectif : enrichir la culture des élèves avec la venue d’anciens lauréats du prix, récompensant les meilleurs journalistes dans différents domaines tous les ans.

Un partenariat ultra-enrichissant. Depuis une dizaine d’années, l’association du prix Albert-Londres, réunissant tous les lauréats du prix, noue des partenariats avec des établissements scolaires pour présenter les travaux des journalistes sur le terrain et enrichir la culture des lycéens.

Jusqu’alors, ces partenariats étaient seulement noués avec des lycées de région parisienne. Mais cette année, l’association du prix Albert-Londres avait la volonté d’étendre ses frontières et de venir à la rencontre de lycéens de province. Durant deux ans, c’est donc le lycée Pierre Bayle de Sedan (Ardennes) qui est retenu.

“C’est une intervention dans les écoles pour répondre aux interrogations des élèves sur des thématiques étudiées en classe”, assure Etienne Huver, lauréat du prix Albert-Londres en 2016, qui s’occupe bénévolement de ces partenariats. “Depuis huit ans, on se dit qu’il y avait un besoin vital d’avoir des journalistes de terrain aller au plus proche des élèves et raconter quel était notre métier. On se rend bien compte qu’il y a un monde qui nous sépare de plus en plus avec une génération qui s’informe essentiellement sur les réseaux sociaux”, détaille Etienne Huver.

Des rencontres très riches pour les lycéens

L’association a deux actions dans le cadre de l’éducation aux médias. Chaque année, elle demande aux journalistes présélectionnés pour le prix Albert-Londres, si elles souhaitent se déplacer dans les écoles. Au total, une centaine de classes travaille sur les travaux des présélections et ensuite rencontre les journalistes qui ont fait ces travaux. La seconde chose est ce dont bénéficie le lycée Pierre Bayle, “de mettre toutes les ressources de l’association en profit d’un lycée en particulier”, explique le lauréat du prix en 2016.

Les rencontres avec les lycées sont riches, sur des thèmes divers et variés. “On a des journalistes sur plusieurs générations, qui ont connu la guerre du Liban dans les années 80, qui ont connu l’Union soviétique, qui ont couvert la chute du mur de Berlin… On a un panel très important qui peut aller dans plusieurs matières”, poursuit Etienne Huver. Dans cet échange, ce sont les professeurs, en fonction de leurs programmes de cours, qui échangent avec l’association, pour tenter de trouver un intervenant pouvant, en quelque sorte, raconter la réalité de faits historiques pour l’histoire. D’évoquer la liberté de la presse dans les pays d’Amérique latine en espagnol ou d’évoquer le Trumpisme en anglais.

Plusieurs lauréats du prix Albert-Londres déjà reçus

Au lycée Pierre Bayle, ce partenariat s’inscrit dans une volonté plus ancienne de faire intervenir des spécialistes dans les classes de première et de terminale. “Tout a commencé avec Nova Villa (une association culturelle rémoise). On a commencé à aller au festival Kiosques à Reims et on participait à des rencontres d’auteurs. Par ce biais-là, on a rencontré certains prix Albert-Londres et c’est là que l’on nous a contactés pour ce partenariat”, explique Aurélie Virquin, professeur de lettres au lycée Pierre Bayle de Sedan.

Ces venues de journalistes sont très bien vues par les élèves. “Il y a une forte réaction sur tout ce qui se passe dans notre société. Il y a une forte résonance, ils ont des interlocuteurs qui sont en lien direct avec ce qu’il se passe”, indique la professeure. “Ils sont très sensibles à la qualité de l’information apportée. De ne pas se faire avoir avec l’information et d’essayer de comprendre ce qu’il se passe dans le monde et de la montée des extrêmes en France par exemple”.

Un intérêt commun

Ces venues se démarquent aussi sur les copies des élèves au moment du baccalauréat ou du grand oral. “Leurs contenus se démarquent des autres élèves. Ils ont des thématiques fortes. Ils le mesurent à ce moment-là”, assure Aurélie Virquin. Du côté des intervenants, ces visites marquent également. “On est assez surpris parce qu’ils sont, à la fois, un peu perdus, mais en même temps, il y a des travaux qui les marquent. On n’a pas l’impression de prêcher dans le désert, on a l’impression de susciter de l’intérêt, qu’ils comprennent les sujets. L’information se transmet ensuite avec les parents”, note Etienne Huver.

Cette année, l’association du prix Albert-Londres vise au moins six venues d’anciens journalistes lauréats du prix au lycée Pierre Bayle de Sedan.

Écrit par Camille Verkest

Publié le14/11/2025 à 17h00