Voici une nouvelle série de poésies, tu devras toutes les lire avant d’en choisir une que tu auras à apprendre par cœur pour le 16 octobre :
La soupe de sorcière
Dans son chaudron, la sorcière
Avait mis quatre vipères,
Quatre crapauds pustuleux,
Quatre poils de Barbe-Bleue,
Quatre rats, quatre souris,
Quatre cruches d’eau croupie.
Pour donner un peu de goût,
Elle ajouta quatre clous.
Sur le feu, pendant quatre heures,
ça chauffait dans la vapeur.
Elle tournait sa tambouille,
Touille, touille, ratatouille !
Quand on put passer à table,
Hélas ! C’était immangeable :
La sorcière, par malheur,
Avait oublié le beurre !
Jacques Charpentreau
L’ogre
J’ai mangé un oeuf,
Deux langues de boeuf,
Trois rôts de mouton,
Quatre gros jambons,
Cinq rognons de veau,
Six couples d’oiseaux,
Sept immenses tartes,
Huit filets de carpe,
Neuf kilos de pain,
Et j’ai encore faim.
Peut-être, ce soir,
Vais-je encore devoir
Manger mes deux mains
Pour avoir enfin
Le ventre bien plein.
Maurice Carême
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De n’être pas encor cueillie.
Les grosses pommes sont parties.
Petite pomme est sans amie.
Comme il fait froid dans cet automne,
Les jours sont courts, il va pleuvoir.
Comme on a peur au verger noir
Quand on est seule et qu’on est pomme.
Je n’en peux plus, viens me cueillir,
Tu viens me cueillir, Isabelle.
Ah! que c’est triste de vieillir
Quand on est pomme et qu’on est belle!
Prends-moi doucement dans ta main
Laisse-moi me ratatiner
Bien au chaud sur ta cheminée
Et tu me mangeras demain.
Géo Norge
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J’ai pelé la petite noix |
Dont j’ai cassé la coque blanche
Entre deux pierres,
La curieuse coque de bois.
J’ai pelé la petite noix;
On dirait un jouet d’ivoire,
Un curieux jouet chinois.
L’odeur fraîche et un peu amère
De ces grands bois
M’a parfumé la bouche entière !
J’ai croqué la petite noix,
Ce curieux jouet chinois.
Louis Codet
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(Cette poésie étant longue et difficile, elle rapportera 3 tampons aux enfants qui la choisiront)
Sur feu de hêtre ou de noyer, |
Qui tremblote, fuse et crépite,
Pansue et noiraude, voyez,
Au creux de l’âtre qui s’effrite,
Comme elle trône, la marmite
Où bouillonne à larges remous
Le mets que nul autre n’imite,
La succulente soupe aux choux !
Lorsque droite y tient la cuiller,
Oh ! par la salle décrépite,
Tous les parfums éparpillés…
Et, dans le bol plein, la subite
Eclosion d’yeux où palpite
L’âme fumante du saindoux,
Et comme on la déguste vite,
La succulente soupe aux choux !
A découvrir le lard, noyé
Dans le coeur pommé qui l’abrite,
L’appétit est tout égayé…
Foin des ragoûts hétéroclites,
Du mets savant qui débilite !
Rien ne vaut au corps comme au goût,
Dut-on m’accuser de redite,
La succulente soupe aux choux !
Prince qui soigne ta gastrite,
Ce fumet t’a rendu jaloux…
Goûte, crois m’en, selon le rite,
La succulente soupe aux choux.
Léon Boyer